Raaahh, ce riff...
D'emblée, bam, Fange te fait secouer la
tête comme tu ne l'avais pas secouée depuis longtemps, dès le premier
putain de riff juste après le premier putain de refrain. Le premier
refrain qui, d'ailleurs, se permet de réutiliser le riff qui ouvrait
déjà l'album précédent, Purge. Souci de continuité ? Fange s'en
branle. Flemme d'écrire du neuf ? Certainement pas, Fange est créatif,
le fait de sortir 2 albums avec à peine un an d'intervalle en est la
preuve. Parce qu'ils avaient envie, et si t'es pas content Fange s'en
fout ? Très probablement.
En attendant, si le fil conducteur entre Purge et Pourrissoir
est clairement visible, ce nouveau tas de boue n'est pas sans surprise.
Ah, on les pas a vus venir, les branlées noise que sont 'Ultrafrance'
et 'Vore', et on les laisse passer en grinçant des dents et en serrant
les poings jusqu'au sang.
Comme ses artworks qui passent des
entrailles au sphincter, Fange s'enfonce dans l'extrémisme pas à pas,
décortiquant les Calvaiire(s) et les souffrances, de plus en plus
grandiloquent mais jamais forcé ni factice. Et on ressort de cette
nouvelle purge épuisé et écrasé, "Limés par les flots, blanchis par le
ressac".