J'avais treize ans, et ne jurais que par The Offspring et autres NoFX quand mes mains se sont posées sur le Broadcasting... de Comeback Kid, attirées par cette pochette aux couleurs ternes et son bâtiment abandonné, enfoncé dans une terre sur laquelle plus rien ne pousse depuis longtemps. Et ce fut la claque. Je me rappelle l'excitation en découvrant qu'on pouvait jouer du punk rock plus rapide, en criant, et en dévastant tout sur son passage. Broadcasting... fait partie de ces albums qui ont marqué mon entrée dans le hardcore, puis le metal, et le début de ma recherche vers des groupes de plus en plus sombres et hargneux.
Bien sûr, je me suis plus tard rendu compte que la pochette est franchement moyenne, et que l'album est loin d'être le meilleur du Kid, mais il garde cette saveur particulière chaque fois qu'il tourne.
Vous
l'aurez compris, j'attends depuis chaque sortie du groupe avec
impatience, et impatience est un faible mot, puisque trois à quatre
ans s'étirent entre chaque nouvel album. Mais le Kid ne m'a jamais
déçu, entre la violence hardcore frontale de Symptoms +
Cures, puis les avancées plus métalliques de Die
Knowing.
Et
pour ce Outsider, eh bien, l'occasion est trop
belle, il faut que je le dise : la boucle est bouclée. Car le
premier aspect qui frappe, le premier détail que l'on retient, c'est
la forte tendance punk rock, voire même pop punk qui s'étale sur ce
nouvel album. Dès la quatrième piste, 'Hell Of A Scene', après un
court blast, on se mange un refrain qui, honnêtement, ne
dépareillerait pas sur un album de Sum 41. Même chose
sur 'Consumed The Vision', avec en guest Chris Cresswell,
l'excellent chanteur des Flatliners, et sa voix
reconnaissable entre mille, et enfin sur 'Recover', qui sent
carrément la Californie avec ses mélodies ensoleillées. Si si, je
vous assure, on est toujours en train de parler d'un album de Comeback Kid, et curieusement, malgré les guests
surprenants et cette nouvelle facette sautillante, je ne suis pas en
train de râler. Tout simplement parce que ces nouvelles influences
sont très bien amenées, et parfaitement mixées dans l'ensemble.
Car
pour ce qui est du reste, le Kid n'a pas perdu la main, et continue
de cogner dur et fort, dispensant son hardcore mélo avec une aisance
déconcertante. Les mélodies sont toujours aussi infectieuses, comme
sur le single 'Surrender Control', qui vous restera dans la tête
pendant trois semaines et qui donne une furieuse envie d'aller le
reprendre en live, une bière à la main. Et les titres plus bas du
front sont efficaces à souhait : 'I'll Be That' pourrait
difficilement être plus carré avec sa double pédale et son break
qui mettra la guerre dans le pit, et 'Throw That Stone' achèvera les
éventuels survivants avec son ralenti et son accélération qui
donnent envie de mosher tout seul dans son salon.
Certains
titres sont un peu plus dispensables, comme 'Absolute' qui se
retrouve surtout sauvé par le featuring de Devin Townsend (oui, il est vraiment partout), ou 'Somewhere, Somehow' et 'Livid,
I'm Prime' qui se fondent un peu plus dans la masse. C'est au final
Andrew Neufeld qui aide le groupe à se démarquer, sa voix
caractéristique toujours aussi hargneuse et de plus en plus
conductrice d'émotions maintenant que le hurleur va dans un sens de
plus en plus mélodique.
J'ai une forte tendance à descendre les groupes qui se "ramollissent", c'est un fait. Mais Comeback Kid réussit parfaitement cette transition ici, et cette injection de punk plus mélo qu'à l'accoutumée dans leur hardcore rafraîchit bien leur formule. Dommage que cet album ne sorte que maintenant, il aurait été parfait pour cet été.
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