jeudi 15 juin 2017

Kickback | No Surrender


          
          J'ai découvert Kickback bien après la guerre, il y a quelques années seulement. Le meilleur (ou plutôt le pire) était déjà sorti, c'est-à-dire cet album. Enfin, cet album... Ce truc pue tellement la crasse et la sueur que j'ose à peine m'en approcher. Je préfère cacher mes dents et montrer ma nuque que de trop m'y frotter.
          Kickback, c'est toujours sale et vicieux, mais ici ça l'est plus que jamais. Les citations de Noé (raaahh, Seul Contre Tous...) ou de Georges Bataille rendent l'ensemble encore plus poisseux, si c'est possible. Et le breakdown du premier titre me donnera toujours envie de m'éclater les phalanges sur un mur en me sectionnant la langue à force de serrer les dents.
          Un vrai mur de haine, de misanthropie et de violence pure et primaire. Un disque à l'état animal, et on y retourne avec sans se poser de questions. 

mardi 6 juin 2017

Full Of Hell | Trumpeting Ecstasy


          
          Après la folie frénétique grind des débuts et les essais noise décapés à l'acide des collaborations avec Merzbow et The Body, j'attendais avec impatience de voir vers quoi allaient se diriger ensuite les quatre jeunes frappés de Pennsylvanie.
          Trumpeting Ecstasy reprend le chemin du grind sulfurique, avec des chansons courtes et complétement hystériques. Dylan Walker est toujours en pleine forme, entre screams déchirés et growls caverneux, Dave Bland matraque ses fûts à en crever ses peaux à chaque coup et les riffs sont arides, précis et perçants comme une nuée d'aiguilles. Le son, plus propre qu'auparavant mais plus massif que jamais (Kurt Ballou oblige), ne gâche rien. Au contraire.
          Mais Full Of Hell ne s'est pas complétement remis de ses collaborations noise, 'Trumpeting Ecstasy' en est la preuve. Armé d'un fond sonore de fin du monde, bruit lancinant de pompe à pétrole, le chant féminin ensorcelle, inquiétant plus qu'il ne séduit, alternant avec les hurlements de Walker à en faire sursauter un mort.
          Et puis franchement, 'Crawling Back To God' ? Des chansons pareilles, c'est autant que vous voulez, quand vous voulez, les gars, de son couplet franchement thrash aux hurlements dégueulés à son refrain qui fracasse des crânes à la masse, c'est une boucherie.
          L'objet vaut également le coup d'oeil, avec ses paroles et son imagerie pleines de questionnements religieux. Full Of Hell ne déçoit pas, ne faiblit pas, Full Of Hell n'en fait qu'à sa tête, et c'est parfait ainsi. Encore un qui va finir dans les tops de fin d'année, haut la main.