jeudi 31 mars 2016

Tragedy | Vengeance



                Les mains dans le cambouis, et les pieds plantés dans le caniveau. Voix chargées à la bière et aux steaks trop cuits, cordes grattées au sarcloir, batterie sous speed. Le crust punk dans ses plus beaux états, avec ses montées, ses descentes, ses gueules de bois les plus perçantes.

Bienvenue dans le Tennessee.

mardi 22 mars 2016

Not Scientists | Destroy To Rebuild


                On va commencer par se débarrasser du bagage obligatoire : dans Not Scientists, il y a deux membres d’Uncommonmenfrommars. Voilà qui est fait.
                A part ça : Destroy To Rebuild porte fort bien son titre. Ici, le punk rock est démonté, démembré, mis en pièces pour être reconstruit en tout autre chose, de premier abord simpliste, mais fourré de subtilités, enrichi d’innombrables influences, et tout en contrastes. Les penchants punk contrastent avec les ambiances droit sorties d’un album de Cure, les riffs linéaires et galopants contrastent avec les mélodies mélancoliques, le son froid et acéré des guitares contraste avec la rondeur du duo basse-batterie…
                Parlons-en, de la batterie, tiens. Une sorte de métronome humain, aux plans inébranlables et aux breaks inspirés : on a trouvé notre Travis Barker national. Les chansons s’en trouvent transportées, survolent new wave et punk rock, s’amusent à déchirer chaque étiquette qu’on essaye d’y apposer.
                Ici on ne fait pas juste du neuf avec du vieux, on a de nouvelles fondations sur lesquelles sont posées tour à tour énergie rayonnante et mélancolie entêtante. Sans parler des mélodies finement ficelées. Une écoute du disque suffit, croyez-moi : vous allez siffloter tout ça pendant des semaines. Et s’ils passent près de chez vous, vous foncerez y scander les refrains, bière dans une main et l’autre poing en l’air.

jeudi 10 mars 2016

Whitechapel | Whitechapel

                Ah, Whitechapel. Que je t’aime, depuis que tu as perdu ta vilaine habitude de lorgner vers le grind, depuis que tu te contentes de tes growls les plus grassement caverneux ! Mais, doucement ! Quelle lumière brille à cette fenêtre ? […] Elle parle. Oh parle encore, ange lumineux car… CRAMITDOWNYOURTHROATANDCHOKE
                Bon. On a ici un nouveau penchant de Whitechapel. Adieu (presque) blasts, adieu tout hurlement ne serait-ce qu’un peu aigu : bonjour Caterpillar. Sérieusement, vous avez écouté cette dernière piste ? ‘Possibilites Of An Impossible Existence’ me rappelle pourquoi je tolère le deathcore. Cette voix revenue à l’huile, cette corde grave travaillée jusqu’à l’épuisement ! Sans mentionner cette batterie toujours au millimètre, surchargée mais retenue, toujours dans l’excès le plus modéré. Raaahh.
                Tous au pas bande de moules, Whitechapel donne le rythme, et le bon. Et montez-moi ces basses, nom de dieu ! Quoi ? Qui est lourdingue ?      

mercredi 9 mars 2016

Slipknot | Iowa

                On est con quand on est jeune, tiens. Je me prenais pour un dur, un skateur punkounet métalleux (l’amalgame-fléau des années 90), je répétais à qui voulait l’entendre ou pas que j’écoutais The Offspring, Pleymo et autres Limp Bizkit quand un copain (enfoiré, va) me balance ce disque entre les deux oreilles, accompagné du DVD live Disasterpieces. Et c’est la baffe. Neuf timbrés avec des masques qui ravageaient les salles de concert, qui se pétaient des os entre eux et avec le public, qui se foutaient le feu, et avec en sus deux percussionistes ? Mâtin ! Je me devais de me proclamer fan.
                Iowa est une machine de guerre, un golem de chair à vif et de sang lancé en pleine course. Il abattra n’importe quel mur sur son passage pourvu qu’il y ait des jugulaires et des aortes à écraser de l’autre côté. ‘People=Shit’, ‘Disasterpiece’, ‘The Heretic Anthem’… Il y a de quoi se faire sauter des dents. Mais Iowa est retors, Iowa est pernicieux : derrière ses barricades de violence pure, c’est dans ses morceaux plus ambiants et indirects que Slipknot se révèle le plus malsain et torturé. ‘Gently’, ‘Skin Ticket’ et ‘Iowa’ sont des puits sans fond, un regard au fond de l’abysse, on n’en remonte qu’en s’écorchant les ongles.
                Ils se sont bien calmés aujourd’hui, mais Slipknot ont été une tornade de haine et de destruction. Iowa en est le plus pur concentré. Tous à poil et on s’taillade. 

lundi 7 mars 2016

Plebeian Grandstand | Lowgazers

                Plebeian Grandstand, ça part d’un mec qui, avec ses hurlements éraillés, aurait pu faire de l’emo de bas étage, si possible avec de l’électro dedans. A la place, il s’est trouvé un guitariste torturé à la tenaille, un bassiste ronflant à souhait et un espèce de démon à quatre bras qu’il a assis derrière une batterie. Tadaaam.
                Après un premier album, How Hate Is Hard To Define, aux fortes (et respectables) allures de Converge, ce virage résolument black est une bouffée d’air frais* pour les quatre toulousains. Lowgazers, malgré sa vitesse d’exécution, vous donne une sale impression de patauger dans une épaisse boue noire. Non, ne vous débattez pas trop, vous vous enfoncez plus vite… Voilà, restez tranquille. Par contre, si la tête commence à s’immerger aussi, je… Trop tard, c’est foutu.



* Lisez ici : bouffée de gaz vicié et putride.