On va commencer par se débarrasser
du bagage obligatoire : dans Not Scientists, il y a deux membres
d’Uncommonmenfrommars. Voilà qui est fait.
A part ça : Destroy To Rebuild porte fort bien son
titre. Ici, le punk rock est démonté, démembré, mis en pièces pour être
reconstruit en tout autre chose, de premier abord simpliste, mais fourré de
subtilités, enrichi d’innombrables influences, et tout en contrastes. Les
penchants punk contrastent avec les ambiances droit sorties d’un album de Cure,
les riffs linéaires et galopants contrastent avec les mélodies mélancoliques,
le son froid et acéré des guitares contraste avec la rondeur du duo
basse-batterie…
Parlons-en, de la batterie,
tiens. Une sorte de métronome humain, aux plans inébranlables et aux breaks
inspirés : on a trouvé notre Travis Barker national. Les chansons s’en
trouvent transportées, survolent new wave et punk rock, s’amusent à déchirer
chaque étiquette qu’on essaye d’y apposer.
Ici on ne fait pas juste
du neuf avec du vieux, on a de nouvelles fondations sur lesquelles sont posées
tour à tour énergie rayonnante et mélancolie entêtante. Sans parler des
mélodies finement ficelées. Une écoute du disque suffit, croyez-moi : vous
allez siffloter tout ça pendant des semaines. Et s’ils passent près de chez
vous, vous foncerez y scander les refrains, bière dans une main et l’autre
poing en l’air.