mercredi 9 mars 2016

Slipknot | Iowa

                On est con quand on est jeune, tiens. Je me prenais pour un dur, un skateur punkounet métalleux (l’amalgame-fléau des années 90), je répétais à qui voulait l’entendre ou pas que j’écoutais The Offspring, Pleymo et autres Limp Bizkit quand un copain (enfoiré, va) me balance ce disque entre les deux oreilles, accompagné du DVD live Disasterpieces. Et c’est la baffe. Neuf timbrés avec des masques qui ravageaient les salles de concert, qui se pétaient des os entre eux et avec le public, qui se foutaient le feu, et avec en sus deux percussionistes ? Mâtin ! Je me devais de me proclamer fan.
                Iowa est une machine de guerre, un golem de chair à vif et de sang lancé en pleine course. Il abattra n’importe quel mur sur son passage pourvu qu’il y ait des jugulaires et des aortes à écraser de l’autre côté. ‘People=Shit’, ‘Disasterpiece’, ‘The Heretic Anthem’… Il y a de quoi se faire sauter des dents. Mais Iowa est retors, Iowa est pernicieux : derrière ses barricades de violence pure, c’est dans ses morceaux plus ambiants et indirects que Slipknot se révèle le plus malsain et torturé. ‘Gently’, ‘Skin Ticket’ et ‘Iowa’ sont des puits sans fond, un regard au fond de l’abysse, on n’en remonte qu’en s’écorchant les ongles.
                Ils se sont bien calmés aujourd’hui, mais Slipknot ont été une tornade de haine et de destruction. Iowa en est le plus pur concentré. Tous à poil et on s’taillade. 

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