lundi 6 mars 2017

Liferuiner | Future Revisionists

          
          Chez Liferuiner, il y a la violence de la mélancolie, la brutalité de l'absence. Pas les coups que l'on a envie de porter à autrui, mais le combat contre soi, la tempête intérieure. Ne vous fiez pas au son propre et au premier aspect très générique, laissez sa chance à Future Revisionists et il vous le rendra bien. Sous la couche de guitares au son moderne bouillonne un océan de ravages, une lave en fusion de deuils et de départs, un amas de fractures et de regrets. En clair : Liferuiner parle aux âmes meurtries, de toute sa puissance de feu.
           La formule est fragile et repose sur un trompe-l'oeil. Toute la violence s'exprime, non pas dans les passages de brute sur corde à vide, mais bien dans les mélodies, infectieuses et sinueuses. 'Self-Purgatory' donne autant envie de frapper sa cage thoracique du poing en hurlant que de regarder la pluie par la fenêtre du train. Oui, c'est cliché, mais ça fonctionne.
           Une catharsis d'une demi-heure, voilà ce qu'est
Future Revisionists.


mercredi 1 mars 2017

Gaza | He Is Never Coming Back

          
          Le disque où Gaza a compris que la formule était bien plus efficace lorsqu'elle osait traîner un peu en longueur que lorsqu'elle partait dans tous les sens. Moins de chaos, plus de martelage, comme si le chien enragé qui vous tenait la nuque serrée entre ses dents avait décidé, au lieu de vous secouer avec frénésie, de plutôt vous fracasser méthodiquement contre le sol.
          Le marteau-piqueur se met donc en marche dès l'intro de 'How It Is. How It's Going To Be', et ne semble pas décidé à s'arrêter de sitôt. On trouve bien quelques moments de répit, sous formes de pistes instrumentales parsemées dans l'album, mais qui ne brisent jamais l'ambiance, la renforcent même, instaurant une sorte de calme avant la tempête.
Gaza est de ceux pour qui le terme "répétitif" n'est aucunement péjoratif, au contraire. Sa force est de savoir trouver des riffs infectieux, des riffs qui gagnent en puissance en étant martelés. Quelques écoutes de 'Bishop', 'Tombless', et de la grandiose 'He Is Never Coming Back' devraient suffire à vous en convaincre.
          Jon Parkin est toujours en grande forme, comme à son habitude, ses hurlements à la lune aussi rampants que vénères, ses slogans scandés avec toujours plus d'intensité, sa hargne crachée à la face du monde, abusé et désabusé.
          Gaza vole et continuera à voler loin au-dessus des autres, malgré son bec muselé.