Gaza est regretté. Gaza
était grand, Gaza était glorieux. Gaza laisse une trace indélébile, grasse,
cinglante, imprimée au fer à souder dans l’histoire de la musique enragée et
chaotique. Gaza est mort, et Cult Leader a jailli de ses cendres tel un phénix boiteux,
désabusé, aux ailes en lambeaux, mais ô combien flamboyant.Car Lightless Walk n’est pas qu’une machine de destruction, malgré les muscles apparents. Lightless Walk est un exutoire où tout n’est qu’émotion à fleur de peau. Et des titres tels que ‘A Good Life’, et le duo ‘How Deep It Runs’ et ‘Lightless Walk’ prouvent que la rage et les hurlements rauques et habités du chanteur sont loin d’être sa seule qualité. Ses textes frappants et désespérés sont aussi puissants lorsqu’il les crache que lorsqu’il les laisse couler sur son menton, révélant une voix caverneuse et chargée d’espoirs morts et enterrés. Lightless Walk est un cri adressé à la dépression, il l’embrasse et la réduit à l’état de pulpe sanglante tour à tour.
Un chef-d’œuvre, parfaitement mis en images par l’art torturé de Lucero. Un album éprouvant, épuisant, mais addictif comme peu dans ce style de musique. Chaque riff remue un peu plus le couteau dans la plaie, chaque coup sur la batterie enfonce un peu plus la boîte crânienne, mais lorsque les dernières notes retentissent, on hurle comme à la fin de ‘Broken Blades’ : « Is this all I get ? I want more. »
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