Todd Jones, leader de Nails, a déclaré récemment qu’il
souhaitait avec ce groupe écrire la musique qui l’aurait pleinement satisfait
lorsqu’il avait 15 ans. Alors, je ne sais pas à quoi il ressemblait ado,
mais : oh le beau cas.
Autant le côté crust et
chaotique des deux précédents albums était assez réjouissant, autant le gros
revirement Metal avec un grand M de ce troisième opus est franchement jouissif.
Les riffs lorgnent franchement du côté du thrash, et la voix de Jones est
passée du hurlement criard au grognement viscéral. Grumpf.
Nails mélange tout, heavy,
thrash, grind, hardcore pour un album à se cogner la tête contre les murs. You Will Never Be One Of Us est une
véritable décharge de violence gratuite, bête et méchante, et ne prétend pas à
autre chose. Ca dure pas longtemps, mais ça fait mal.
Je l’ai déjà dit : avant
Cult Leader, il y avait Gaza. Et dans Gaza, il y avait Jon Parkin. Géant
décharné, Parkin transportait la musique déjà bien perchée du groupe vers des
niveaux supérieurs, de sa voix habitée, caverneuse, chargée de rauques
désillusions. Et ses textes éloquents, aussi brutaux que poétiques, valent le
coup d’œil eux aussi.
Gaza mélangeait un peu
tout, pour notre plus grand plaisir, et au grand dam de nos oreilles. ‘This We
Celebrate’ en est un excellent exemple : un cataclysme chaotique se muant
lentement en paysage désolé, des blasts infernaux qui vous arrivent dessus
comme une lame de fond laissant place à un sludge traînant qui vous tourne
autour comme des loups autour de leur proie… Des transitions improbables qu’on
sent pourtant à peine passer. Mention spéciale à la chanson-titre et sa mélodie
répétitive qui vous ouvre le crâne à coups de burin tandis que Parkin vous
tartine le cerveau de sa tirade sans appel : No absolutes in human suffering.
Gaza, c’est comme une
drogue, sauf que ça vous déglingue la gueule bien plus vite.