lundi 8 février 2016

Birds In Row | Personal War

                You, Me & The Violence était les muscles saillants, la guerre ouverte, Personal War est le cœur à vif, le cheval de Troie, s’infiltrant là où l’y attend le moins. Première preuve : si le premier commençait tout en force, le deuxième s’ouvre sur une mélodie infectieuse, prenant le temps de poser son ambiance. Une évolution dûe à l’arrivée à la basse de Quentin Sauvé, alias Throw Me Off The Bridge ? Peut-être un peu, mais pas que : le trio Lavallois a mûri et prend un léger virage. Titres moins rentre-dedans-et-frappe-avant-de-causer, son moins agressif et plus métallique… Mais la hargne est toujours présente. L’irruption de ‘Torches’ en deuxième place le prouve, Birds In Row a toujours les crocs acérés. L’enchaînement des deux morceaux suivants est la pièce forte de l’album. ‘O’Dear’ est punk, pleine d’espoir ruminé et craché, « a breakup letter, a light in the dark », tandis que ‘Weary’ danse dans la nuit, sa mélodie hantée soutenue par ses grooves entêtants. ‘Worried’ reprend l’ambiance noire de l’introduction avant de laisser place à ‘Snakes’, appellons ça du crust blues, et l’album se clôt sur l’épique ‘Marathon’.
                La métaphore filée qui conduit le disque se retrouve au long de la musique : on court tous dans l’obscurité, à la lumière de torches parfois, à l’aveuglette souvent. Les pieds en sang, les poings serrés, on s’essouffle, on sprinte, on essaye de ne pas penser à s’arrêter, la sueur nous coule dans les yeux, les points de côté nous déchirent les flancs… Pas la peine d’aller faire un jogging pour ressentir tout ça, Birds In Row est là : monte le son et ferme les yeux, c’est comme si tu y étais.    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire