mercredi 10 février 2016

Lofofora | L'Epreuve Du Contraire

                Je suis (non sans m’en foutre) ce que les puristes appelleront un « faux fan » de Lofo : je les ai découverts, et bigre quelle découverte, en 2005 avec Les Choses Qui Nous Dérangent, et je reste à ce jour peu intéressé par tout ce qu’ils ont pu faire avant, pardon papa Reuno. Parlons musique maintenant. 
                Telles les gateway drugs menant aux addictions plus dures, Lofofora a été mon gateway métal. J’ai tenté de reproduire les plans de sieur Pierre Belleville à la batterie jusqu’à en avoir les doigts comme des saucissons, j’ai appris ce qu’étaient une distortion et une basse dignes de ce nom, et ne parlons de l’avalanche de rocaille qu’est la voix de l’homme au crâne rasé. Brrr. On m’excusera donc de ne pas être tout à fait impartial en évoquant ce groupe, parce que soyons sérieux deux minutes, ça bute.
                Comme tout album des quatre vétérans qui se respecte, puisque tout est bon dans le cochon, L’Épreuve Du Contraire contient son lot de perles. La hargne de ‘Pornolitique’, la classe majestueuse de ‘Contre Les Murs’, le refrain sous speed de ‘Trompe La Mort’ et sa progression d’accords, la lourde et menaçante ‘Notre Terre’, etc etc. Comme on dit dans ma région sapineuse, ça envoie le pâté sans discontinuer. Je parle beaucoup de bidoche dans ce billet. On a même droit à un phrasé rap comme au bon vieux temps sur ‘L’Innocence’ : « Hallelujah », s’exclameront les puristes sus-cités.
                Mais un bon album de Lofo ne serait pas un vrai bon album de Lofo sans les textes de Reuno. Pour mon plus grand plaisir ils prenaient une tournure plus poétique qu’auparavant tout en restant engagés depuis l’opus précédent, Monstre Ordinaire, et continuent dans ce sens ici. ‘Contre Les Murs’, ‘Le Malheur Des Autres’, ‘Romance’, le syndrome de Peter Pan (si si, ça existe) de ‘Double A’… C’est juste, mordant, cynique souvent, ça sonne toujours bien. Et en français, sur ce style de musique, c’est tâche ardue. Mention spéciale à ‘La Tsarine’ et son poing dans la face de vous-savez-qui, voilà peut-être pourquoi je penche vers la métaphore porcine aujourd’hui, comme quoi y a pas de hasard.

N’ayons pas peur de nous répéter : Lofofora, ça bute.

Si jamais certains se demandent, oui, le live affilié à cet album, L’Épreuve Du Concert, en vaut la peine. Tout ce qui touche à ce groupe en vaut la peine, surtout sur scène.

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