lundi 8 février 2016

Birds In Row | You, Me & The Violence

                Quiconque aura vu un concert de Birds In Row pourra le confirmer : c’est sur les planches que le trio de Laval déploie toute sa puissance. C’est comme ça que je les ai entendus pour la première fois, en 2012, et après m’être pris la douche sonore du siècle, en sortant de la salle, une question trottait dans ce qui me restait de cervelle : qu’est-ce que c’était que ça ? Ce batteur qui s’acharne sur ses fûts comme un damné, ce bassiste tête collée contre son ampli plus gros que lui pendant les trois quarts du show, et ce hurleur qui semble vouloir tirer de sa guitare plus qu’elle ne peut donner, courbé sur son micro comme un corbeau… Une seule conclusion à en tirer : il était grand temps d’écumer toute la discographie de cette machine de guerre.
                You, Me & The Violence lâche les chevaux d’emblée. Un court larsen, un cri décharné, et ‘Pilori’ fauche les jambes de l’auditeur. Les premiers titres s’enchaînent, haineux, froidement mélodiques parfois, toujours dans l’urgence. La batterie martèle et surprend, la basse ronfle et gronde, la guitare est acérée et perçante, les cordes vocales se déchirent, puis le calme dans la tempête, l’œil du cyclone : Last Last Chance, ballade de crooner maudit. Le chaos reprend ensuite ses droits avec le titre éponyme, prouvant que Birds In Row ne se calment que pour mieux recharger les accus, jusqu’à ‘Lovers Have Their Say’ et sa longue agonie apocalyptique.
                Ce disque souffre d’hyperémotivité. On passe de la rage à la mélancolie à la haine à la tristesse à la colère au regret… Crevant, hein ? Bienvenue dans le monde moderne. You, Me & The Violence est un constat, une bouteille à la mer, le journal intime des types sensibles qui comprennent un peu trop bien ce qui se passe autour d’eux. C’est un long poème en musique, et c’est un grand, très grand album. 

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