mercredi 28 décembre 2022

Comeback Kid | Outsider

J'avais treize ans, et ne jurais que par The Offspring et autres NoFX quand mes mains se sont posées sur le Broadcasting... de Comeback Kid, attirées par cette pochette aux couleurs ternes et son bâtiment abandonné, enfoncé dans une terre sur laquelle plus rien ne pousse depuis longtemps. Et ce fut la claque. Je me rappelle l'excitation en découvrant qu'on pouvait jouer du punk rock plus rapide, en criant, et en dévastant tout sur son passage. Broadcasting... fait partie de ces albums qui ont marqué mon entrée dans le hardcore, puis le metal, et le début de ma recherche vers des groupes de plus en plus sombres et hargneux.
Bien sûr, je me suis plus tard rendu compte que la pochette est franchement moyenne, et que l'album est loin d'être le meilleur du Kid, mais il garde cette saveur particulière chaque fois qu'il tourne.

Vous l'aurez compris, j'attends depuis chaque sortie du groupe avec impatience, et impatience est un faible mot, puisque trois à quatre ans s'étirent entre chaque nouvel album. Mais le Kid ne m'a jamais déçu, entre la violence hardcore frontale de Symptoms + Cures, puis les avancées plus métalliques de Die Knowing.
Et pour ce Outsider, eh bien, l'occasion est trop belle, il faut que je le dise : la boucle est bouclée. Car le premier aspect qui frappe, le premier détail que l'on retient, c'est la forte tendance punk rock, voire même pop punk qui s'étale sur ce nouvel album. Dès la quatrième piste, 'Hell Of A Scene', après un court blast, on se mange un refrain qui, honnêtement, ne dépareillerait pas sur un album de Sum 41. Même chose sur 'Consumed The Vision', avec en guest Chris Cresswell, l'excellent chanteur des Flatliners, et sa voix reconnaissable entre mille, et enfin sur 'Recover', qui sent carrément la Californie avec ses mélodies ensoleillées. Si si, je vous assure, on est toujours en train de parler d'un album de Comeback Kid, et curieusement, malgré les guests surprenants et cette nouvelle facette sautillante, je ne suis pas en train de râler. Tout simplement parce que ces nouvelles influences sont très bien amenées, et parfaitement mixées dans l'ensemble.

Car pour ce qui est du reste, le Kid n'a pas perdu la main, et continue de cogner dur et fort, dispensant son hardcore mélo avec une aisance déconcertante. Les mélodies sont toujours aussi infectieuses, comme sur le single 'Surrender Control', qui vous restera dans la tête pendant trois semaines et qui donne une furieuse envie d'aller le reprendre en live, une bière à la main. Et les titres plus bas du front sont efficaces à souhait : 'I'll Be That' pourrait difficilement être plus carré avec sa double pédale et son break qui mettra la guerre dans le pit, et 'Throw That Stone' achèvera les éventuels survivants avec son ralenti et son accélération qui donnent envie de mosher tout seul dans son salon.
Certains titres sont un peu plus dispensables, comme 'Absolute' qui se retrouve surtout sauvé par le featuring de Devin Townsend (oui, il est vraiment partout), ou 'Somewhere, Somehow' et 'Livid, I'm Prime' qui se fondent un peu plus dans la masse. C'est au final Andrew Neufeld qui aide le groupe à se démarquer, sa voix caractéristique toujours aussi hargneuse et de plus en plus conductrice d'émotions maintenant que le hurleur va dans un sens de plus en plus mélodique.

J'ai une forte tendance à descendre les groupes qui se "ramollissent", c'est un fait. Mais Comeback Kid réussit parfaitement cette transition ici, et cette injection de punk plus mélo qu'à l'accoutumée dans leur hardcore rafraîchit bien leur formule. Dommage que cet album ne sorte que maintenant, il aurait été parfait pour cet été.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire