Et Mass Grave continue sur cette voie, s'y enfonce même, se noyant à grands cris dans ce nouveau courant. Il réussit l'exploit de résumer son propos en une première piste de quarante secondes au titre évocateur, 'Execution Of Mankind'. Quarante secondes de pur chaos, de blasts dévastateurs et de riffs d'abord à peine déchiffrables, puis franchement death, et les présentations sont faites. Comment ça, vous devez y aller ? Les festivités ont à peine commencé !
En tout cas, que
vous restiez là ou pas, Hierophant continue son carnage en règle.
Les influences -core ont à peine place à être mentionnées ici,
tant tout est écrasé par le death, entre riffs de 36 tonnes,
étouffés bien sentis et lignes mélodiques (très, très fugitives,
mais tout de même) semées çà et là. 'Forever Crucified'
s'autorise tout de même un semblant de breakdown à 1:00, s'abattant
de tout son poids sur l'auditeur.
Le temps de
remettre votre cerveau en place (avec le headbang, ça glisse vers
l'avant), et les italiens changent de ton. Avec le titre éponyme un
mid-tempo fait son entrée, sans calmer le jeu pour autant : en
ralentissant le rythme, Hierophant se fait oppressant, écrasant,
presque funéraire, gagnant en poids ce qu'il perd en vitesse. Les
riffs de 'Mass Grave', 'In Decay' et 'Sentenced To Death' ont même
un côté majestueux, planant au-dessus de vous de leurs ailes
sombres, vous donnant l'impression de marcher sans but dans le
glauquissime cimetière de la pochette. La grande classe, quoi.
Alors oui, tout le
monde le pense, donc on va le dire : Hierophant prend depuis Peste
la direction du Nails nouveau, dérivant de ses tendances crust
presque d-beat pour un death/thrash sans concessions, avec cependant
deux ans d'avance sur le Todd Jones trio, et en s'éloignant encore
plus que les américains de leur passé hardcore. Mass Grave
n'est autre que l'aboutissement de ces nouvelles avancées, et c'est
une sacrée branlée, qui ne ralentit le tempo que pour vicieusement
laisser ses riffs s'infiltrer et poser ses ambiances comme un
brouillard acide.
La production sert
parfaitement ce but, les guitares sont massives et organiques, la
basse fait son boulot poisseux à l'arrière et la batterie sonne
bien naturelle, semblant subir autant qu'elle matraque. La voix se
fond dans le mix, audible sans être trop en avant, vomissant ses
insanités à grands jets de growls d'outre-tombe tout droit sortis
de la grotte la plus humide que vous puissiez vous figurer. Et
encore, cette comparaison à rallonge ne rend pas justice au grizzly
décharné qui enrage tout au long du disque.
C'est intense et chargé ras la gueule, mais le format très court de l'album met fin à nos souffrances avant tout sentiment de lassitude ou de trop-plein. La lancinante dernière piste 'Eternal Void' laisse place à un long moment de bourdonnement artificiel, qui s'allie parfaitement au néant ébété dans lequel on flotte après une telle raclée.
Si il y a une
leçon à retenir ici, c'est celle-ci : quand un groupe fait appel à
Paolo Girardi pour son artwork, c'est que ça va chier.
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