"Point Mort raconte la tragédie de la Terre et de ses hommes. Les affres d'un parcours au sein du labyrinthe qu'ils ont construit dans leur esprit et au-delà, mais où l'espoir reste permis si on ose lever la tête pour regarder le ciel."
Telle est la présentation que s'offre Point Mort, groupe parisien qui livre ici son premier EP. La question qui se pose évidemment est : la musique va-t-elle être à la hauteur des mots ?
Eh
bien, elle l'est. Dans un registre post-hardcore aux ambiances très
efficaces, Point Mort se pose là, avec un très bon coup d'envoi.
Avec son artwork sobre et légèrement mystique, Look At The Sky
donne envie de suivre le groupe du coin de l'oeil, voire même avec
l'oeil entier.
Dès la première piste 'Ophelia' une ambiance
se développe et s'installe, avec une guitare aérienne et une voix
murmurée, un duo gagnant qui reviendra régulièrement tout au long
de l'album. La sauce prend, et on se laisse happer par le brouillard
qui s'étend devant nous. Mais le calme ne règne pas longtemps. La
chanson monte vite en puissance, et la chanteuse dévoile sa voix
hurlée dans un déchaînement soudain qui ne m'a pas laissé
indifférent à la première écoute. Son cri puissant et habité
fait véhiculer pas mal de choses, son côté linéaire ne gênant en
rien son émotion.
On
le pense tous très fort, alors autant que ça sorte : Point Mort
fait beaucoup penser à Oathbreaker, par son alternance entre
ambiances hantées et violence débridée, et par la voix féminine,
même si les deux chanteuses ne se ressemblent pas toujours. Pour ce
qui est du chant crié, on touche ici plus aux hurlements de rage et
de protestation qu'à la sorcière maudite des belges. C'est dans les
errances en chant clair qu'on sent vraiment les influences de Caro
Tanghe, et que les mélodies deviennent sinueuses et pénétrantes
entre les cordes vocales de la chanteuse.
Les mélodies,
justement, sont très prenantes, et on se retrouve vite à les avoir
coincées dans un coin de la tête. Ce sont souvent elles qui rendent
les morceaux mémorables, comme sur 'Make The Loop Circle Flat' ou la
partie finale de 'Plastic Rainbow'. Les titres n'ayant pas vraiment
de structure et se développant librement, elles forment des points
d'ancrage qui rythment l'écoute.
Les
passages plus violents ne sont cependant pas en reste : entre
'Ophelia' à 2:45, le final de 'Make The Loop Circle Flat' ou encore
le craquage quasi-punk de 'Laberinto' à 1:50, Point Mort a des riffs
en réserve pour déchirer le brouillard, aussi efficace dans ses
accélérations que dans ses passages plus lourds. Les passages en
blast gagneraient même à être plus nombreux.
Au final, très peu de choses sont à reprocher à ce premier EP, si ce n'est qu'il est bien trop court. J'attends avec impatience le premier album, et de choper le groupe en concert, car c'est là que ses ambiances et sa violence doivent montrer tout leur potentiel.
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