mercredi 28 décembre 2022

Whitechapel | Our Endless War


On a parlé du Whitechapel nouveau, il est maintenant temps de parler du Whitechapel grand cru, celui de la grande forme, où la scie circulaire a été la plus dévastatrice à mon sens. Après avoir découvert le combo du Tennessee grâce à leur album éponyme, c'est sur ce Our Endless War sorti en 2014 que j'ai pris une énorme claque et que j'ai définitivement accroché au groupe.

Dès la première piste on sent venir l'album à moshpits, alors que l'infatigable Ben Harclerode attaque à rythme bien soutenu, que les cordes de 2 centimètres d'épaisseur sonnent à vide dans la joie et que Phil Bozeman beugle un "let's go" aussi cliché que graveleux. La fête du chugga-chugga sur fond de double pédale saccadée est ouverte, le ton est donné et restera maître tout au long du disque, les blasts et screams étant un peu laissés de côté au profit de la lourdeur façon caterpillar.

La locomotive est lancée à pleine vitesse et semble s'emballer de piste en piste, en passant par la diction sous speed du hurleur sur 'The Saw Is The Law' et son riff groovy, les étouffés sautillants de 'Mono', le breakdown basique mais monstrueux de 'Let Me Burn', le ralenti de 'Worship The Digital Age' qui donne l'impression que le ciel descend peu à peu sur nos têtes (par Toutatis), ou encore la noirceur de fin du monde de 'Blacked Out'. 'Diggs Road', qui termine l'album, montre une facette plus progressive de Whitechapel et s'essaye à des mélodies plus complexes qui s'accordent parfaitement au ton nihiliste des textes d'un Bozeman torturé.
Que dire de plus ? Les sept cordes sonnent djenty à souhait, la batterie est triggée à mort et tartine comme jamais, et la voix est fidèle à elle-même, restant sur le trône des growls les plus caverneux de la scène moderne. Grumpf.

Alors oui, on sait, le deathcore c'est tout le temps pareil, et d'après certains fans déçus par la nouvelle direction c'est encore plus tout le temps pareil ici. Mais on ne demande pas au deathcore de se renouveller ou de révolutionner quoi que ce soit, on apprécie juste de se faire écraser par un rouleau compresseur de cordes graves et de fûts martelés. Whitechapel fait un peu toujours la même chose, mais il le fait mieux que les autres, sur ce disque plus que jamais.

P.S. : La version deluxe de l'album propose deux titres de plus, qui raviront les fans de la première heure par le retour des blasts et de la voix la plus porcine de Bozeman. "Bleeding from the anus", ça c'est de la phrase d'accroche, on y pense pas assez pour un dimanche en famille, c'est délicieux.

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