Fans de Converge, Gaza et autres Cursed, réjouissez-vous : la nouvelle mouture chaotico-hardcore-vaguement-blackened est là, et elle est de haut niveau. God Mother débarque de Suède dans tes dents et utilisera tous les moyens en sa possession pour saper les forces de son auditeur tout en lui donnant envie de donner de grands coups de poing dans les murs.
L'album démarre avec tout à fond, et autant prévenir tout de suite : le rythme ne ralentira pas. On le sent venir de toute façon, quatorze titres pour une demi-heure, avec des titres allant de 30 secondes (oui oui) à trois minutes, ça annonce forcément du brutal.
God
Mother a attentivement étudié les leçons de ses maîtres : les
accents punk vont très vite, les touches de hardcore défoncent en
règle, les breakdowns sont aussi lourds que vite finis... On est
même rapidement tenté de faire la comparaison avec Converge, oui,
ne serait-ce que pour cette voix hargneuse aux accents Bannonesques,
en plus grizzly. Mais pour ma part, God Mother n'est pas qu'une
énième copie de ses patrons. Il y a ici une honnêteté, une
urgence à brutaliser, un vent frais qui fait que God Mother sonne
comme du... God Mother, et pas comme tout le monde, ne serait-ce que
par sa manière de tout mélanger et de surfer sur les styles sans
jamais s'éterniser, de sa guitare crade mais acérée et de sa
basse-rouleau-compresseur.
Parlons-en,
de la basse, tiens. De son son massif, elle plane sur tout l'album,
l'asseyant de toute sa puissance, écrasante sur des titres comme
'Blodfors' ou 'Ophiuchus' avec ses moments de gloire taillés pour le
moshpit. La batterie n'est pas en reste, implacable, claquant break
sur break, non sans rappeler le dévastateur boulot du marteleur des
Baptists.
Evidemment, tout n'est pas non plus sans faute. Quatorze pistes, même courtes, restent quatorze pistes, et si la violence ininterrompue de cet album fait sa force, elle est peut-être aussi un peu sa faiblesse sur la longueur. Un rythme de croisière s'installe, et on commencerait presque à trouver le temps long quand à la fin déboule cette dernière piste, plus longue que les autres, trompeuse par son premier abord beatdownesque mais qui laisse très vite suinter un black qui prend au dépourvu autant qu'il botte des culs. 'Eyes Bleached' clôt l'album de superbe façon, dans un maelström de guitares décapées à la javel et de voix torturée en retrait, faisant oublier la torpeur qui commençait légèrement à se pointer dans les dernières chansons.
Maktbehov
signifie "besoin de puissance" en suédois. God Mother n'a
aucun besoin de puissance supplémentaire, elle lui sort par les yeux
sans se forcer le moins du monde, avec une hargne et un déchaînement
qui font plaisir à voir.
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