mercredi 28 décembre 2022

Whitechapel | Mark Of The Blade


On a tous des groupes qu'on a toujours aimé et qu'on aimera toujours entendre. Que ce soit parce qu'on les a écoutés en grandissant, parce qu'ils ont accompagné une période importante, ou parce qu'ils bottent des culs par caisses de dix en live, leur son reste familier et agréable à retrouver.

Whitechapel c'est un peu tout ça chez moi : le combo du Tennessee a formé ma culture du métal, m'a donné la hargne quand j'en avais besoin, et m'a pilonné le crâne en concert.
Alors, après un Our Endless War plus énervé, concis et mieux écrit que jamais, que donne la cuvée 2016 ?

Commençons par dire l'évident : c'est carré, efficace, la voix est irréprochable, la batterie en fait des tonnes, bref, c'est Whitechapel. Mais dès les premières écoutes, difficile de rentrer dedans, je ne retrouve pas la baffe monstrueuse qu'était l'album précédent de sa première à sa dernière note. Pourtant, le début laisse présager de bonnes choses : le duo 'The Void' et 'Mark Of The Blade' présente une intro bien musclée, prouvant que la simplicité peut amplifier la puissance, la deuxième faisant figure d'hymne à la scie circulaire emblématique du groupe. Pourquoi se faire chier à chanter la beauté de la brume du matin ?
C'est ensuite, avec 'Elitist Ones', que les choses se gâtent. La basse massive et la voix graveleuse à souhait de Phil Bozeman ne suffisent pas à sauver la chanson, et ainsi apparaît le défaut principal de l'album : la simplification mentionnée plus haut. Exit les chansons à tiroirs et sans structure définie, allant toujours plus loin dans la violence. On s'approche souvent du schéma couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain, et quand les refrains sont sans grand intérêt, et répétés trop de fois, les morceaux peuvent vraiment paraître longs.
On peut également mentionner la prod, qui elle aussi a pris un coup de mou : la batterie sonne moins massive (alors que le deathcore est un des rares styles dans lequel le triggage poussif ne me gêne pas), les guitares sont un tantinet moins percutantes... Le mur de son habituel se fissure.

Autre nouveauté également chez Whitechapel, qui a fait couler pas mal d'encre : le chant clair. 'Bring Me Home', contre toute attente, réussit à éviter les clichés et prend la forme d'une chanson sensible et à fleur de peau. 'Decennium', qui clôture l'album, par contre...
A part ça, qu'on se rassure : on a toujours envie de donner des coups de poings dans les murs, merci la lourdesque fin de 'Tremors', et le très hardcore passage de basse de 'A Killing Industry'.

Il y a quelques grains de sable dans les rouages, mais ils n'obscurcissent que très peu le plaisir de les retrouver : Whitechapel conservent leur place de maîtres du deathcore. Et pour ceux qui trouveraient vraiment le chant clair imbuvable, dites-vous que ça pourrait sonner comme la dernière chanson de Suicide Silence.

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